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Douze organisations européennes unies contre la taxe carbone sur les engrais

Selon douze organisations européennes agricoles et agroalimentaires, la mise en place de la « taxe carbone » sur les engrais azotés pourrait renchérir leurs prix de +10 % à +30 %.

Douze organisations du secteur agricole et agroalimentaire européen s’inquiètent de l’entrée en vigueur prochaine de la « taxe carbone » (le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, ou MACF) sur les engrais. Elles alertent sur son impact sur l’ensemble de la chaîne de valeur, et in fine, sur le prix de l’alimentation.

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C’est un front européen commun contre le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF ou CBAM) sur les engrais. Agriculteurs, transformateurs… Douze organisations agricoles et agroalimentaires européennes (1) s’inquiètent, dans un communiqué commun diffusé le 25 novembre, des répercussions économiques que pourrait avoir le mécanisme « sur l’ensemble de la chaîne de valeur ».

Ce n’est pas la première fois que la problématique est portée à l’échelle européenne par le milieu agricole : le Copa-Cogeca, en particulier, l’a soulevée à plusieurs reprises depuis 2021. Mais à l’image des organisations syndicales françaises qui insistent sur le sujet depuis quelques semaines, les organisations européennes remettent le couvert.

Une augmentation de « 10 % à 30 % du prix des engrais »

En effet, la pleine entrée en vigueur de cette taxe, prévue le 1er janvier 2026, pourrait confronter les agriculteurs européens à un « effet ciseaux parfaitement intenable », estiment les douze organisations. Cela « compromettrait la viabilité » de la production agricole de l’Union européenne et de la chaîne alimentaire, entraînant « en fin de compte, une hausse des prix pour les consommateurs ».

Selon elles, le MACF entrainerait une hausse de prix de 10 % à 30 % du prix des engrais. Une fourchette large qui s’explique par le fait que, « aussi incroyable que cela puisse paraître, de nombreux facteurs […] n’ont pas encore été fixés par la Commission ».

Le sujet a été évoqué au Conseil de l’Union européenne le 17 novembre dernier. « Les céréaliers français sont extrêmement inquiets », a déclaré la ministre française de l’Agriculture, Annie Genevard. Elle a appelé à « neutraliser ce surcoût ». Une poignée de pays européens sont allés dans le même sens, selon des sources diplomatiques au sein des 27.

(1) Organisations représentant les agriculteurs européens et leurs coopératives (Copa-Cogeca), les producteurs européens de betteraves (CIBE), de maïs (CEPM) et d’oléagineux (EOA) ; les entreprises du commerce des matières premières (Coceral) ; l’interprofession de la première transformation (PFP), les représentants des producteurs d’amidon (Starch Europe), les meuniers (European Flour Millers), les boulangers industriels (AIBI), les producteurs de sucre (CEFS) ; les propriétaires fonciers (ELO) ; les mélangeurs et formulateurs d’engrais (EFBA).

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